mardi 1 janvier 2013

Horizons médiatiques continue...


Il est temps pour moi de refermer ce blog. J'espère être parvenue à vous faire faire un tour d'horizon des nouvelles pratiques journalistiques dans les pays de l'Océan Indien. Pour autant, l'aventure Horizons Médiatiques ne s'arrête pas ici, car c'est au tour des nouveaux étudiants du master de partir en stage à travers les quatre coins du globe et de prendre la relève du site. Je vous invite donc à les suivre ici.

A bientôt pour de nouvelles aventures journalistiques !

mercredi 2 mai 2012

Le séisme de Sumatra en direct de Twitter


C’était le 11 avril dernier. Un séisme d’une magnitude de 8,6 sur l’échelle de Richter frappait la côte ouest de l'Indonésie, provoquant une alerte au tsunami dans l’ensemble de l’océan Indien et un vent de panique auprès des populations de l'île de Sumatra. Heureusement, le tremblement de terre aura provoqué plus de peur que de vagues, puisque les alertes ont été annulées dans le courant de la même journée.

Cet événement aura cependant démontré le rôle prédominant du géant Twitter. Plus qu’un simple réseau social, Twitter s’est peu à peu imposé comme un outil majeur du journalisme citoyen. Dans le cas du séisme indonésien, Twitter aura non seulement permis à la population d’être informée en temps réel de l’évolution de la situation, mais aussi au monde entier de retenir son souffle en lisant les témoignages bouleversants des victimes de la catastrophe naturelle.  

Dès la première dépêche annonçant la catastrophe, des hashtags comme #earthquake #prayforsumatra, #prayforaceh #bandaaceh ou encore #tsunamialert fleurissent sur Twitter. Les Indonésiens, comme l’ensemble de la population de la zone océan Indien, partagent alors leurs craintes, leurs prières, leurs images, leurs infos, mais surtout leur solidarité. Car si il y a bien une chose que les réseaux sociaux ont inventé, c’est la possibilité de savoir ce qui se passe dans le monde, à tout moment et n’importe où.




Avec plus de cinq millions d’inscrits, l’Indonésie est le cinquième pays le plus présent au monde sur Twitter, derrière les Etats-Unis, le Brésil, le Japon et le Royaume-Uni. Un nombre de « twittos » relativement élevé alors que seulement 20% des 245 millions d'Indonésiens sont connectés à Internet. Pourtant ce 11 avril 2012, ce n’est pas par les médias d'information traditionnels que les Indonésiens sont allés piocher leurs informations, mais bien sur Internet.

lundi 23 avril 2012

« Réunionnais du monde » : la communauté d’expatriés vous offre l’actualité


Un nouveau moyen de se tenir informé sur l'actualité réunionnaise a fait son apparition sur la toile. Reunionnaisdumonde.com est un site d’information participatif, alimenté par les Réunionnais en métropole comme à l'étranger et qui permet de relier les expatriés du monde entier à leur île natale.

La technologie Internet abolit les frontières géographiques et temporelles, et permet de créer des passerelles entre un pays et sa diaspora. Dans la tendance web 2.0, on trouve des sites d’informations communautaires comme Reunionnaisdumonde.com. A l’origine de ce projet, un journaliste, Nicolas Martin, qui décide en 2005 de se lancer dans le réseautage en ligne. De retour après dix ans passés loin de son île natale, il décide de créer « Réunionnais du monde », pour les quelques 250 000 expatriés vivant en dehors de la Réunion.

Le site fédère aujourd’hui plusieurs milliers de personnes et dépasse les 400 000 pages vues par mois. Il se différencie des autres réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter, en proposant d’autres types d’informations et des services utiles conçus sur mesure pour les Réunionnais du monde. Soutenu par le service public, ce site constitue un lieu d’échange d’offres d’emplois, de bonnes adresses, de réductions sur les voyages et prestations touristiques, ou encore de produits réunionnais en vente dans la boutique en ligne.

Mais « Réunionnais du monde » c’est surtout un lieu de partage d’informations et d’expériences. Interviews, portraits, reportages, web tv et web radio, tout est réuni pour connaître l’actualité culturelle et économique des Réunionnais à travers le monde. En plus d’informer, le site a pour vocation de promouvoir l’île en terme d’image et de repérer les expatriés disséminés en Métropole et à l’étranger qui s’épanouissent dans leurs études et leur travail tout en exportant les valeurs réunionnaises dans le monde.    


vendredi 13 avril 2012

Aseem Trivedi, un caricaturiste indien utilise l’humour pour dénoncer la corruption


Son insolence agace et son inconvenance dérange. Aseem Trivedi, bloggeur caricaturiste de 25 ans est bien connu du gouvernement indien. Ce fervent défenseur de la liberté d’expression est l’auteur du site controversé “Cartoons Against Corruption”, qui rassemble des dessins humoristiques dénonçant la corruption en Inde. 

Dans le récent rapport de Reporters sans frontières, l’Inde a rejoint en 2012 le club des pays ou le web est « sous surveillance ». Le gouvernement exerce, en effet, un contrôle sur le net disproportionné et de plus en plus répressif. Dans un pays pourtant considéré comme « la plus grande démocratie du monde », le gouvernement indien a récemment pris des mesures inquiétantes en matière de liberté d’expression sur Internet. L’organisation Reporters sans frontières a fait part de son « inquiétude face à la série de violations de la liberté de la presse », et rapporte que « le ministre indien souhaitait imposer aux filiales indiennes de Google, Facebook, Yahoo et Microsoft une politique d’autorégulation, c’est-à-dire que tous les contenus publiés sur leurs services soient désormais prévisualisés et approuvés avant publication ».

Les autorités ont déjà imposé leur censure sur des sites, notamment celui du caricaturiste anti-corruption Aseem Trivedi. Son blog, “Cartoons Against Corruption” a été suspendu le 28 décembre 2011 après une plainte déposée auprès de la Direction générale de la criminalité de Bombay. Ses dessins étant jugés « obscènes » et « insultants pour le drapeau et l’emblème indien », son hébergeur, Big Rock, n’a eu d’autres choix que de se plier à la législation indienne. Aseem est alors accusé d'avoir violé la State Emblem of India Act, qui interdit l’usage de l'emblème national sans la permission du gouvernement. Chaque violation est passible d'une amende de 5 000 roupies ou de deux années d’emprisonnement. Mais le caricaturiste décide qu’il ne stoppera pas son combat contre la corruption, et transfère ses dessins vers un nouveau site.




Sa motivation ? Exposer les réalités de la nation et envoyer à travers ses dessins raillant un message fort au peuple indien. « En supprimant l'art, on ne peut pas réprimer la corruption », a déclaré Aseem Trivedi. Si certains le blâment, d’autres le soutiennent. Sur sa page Facebook, un internaute déplore le fait que « personne ne se plaint que des contenus pornographiques soient facilement accessibles en ligne, mais quand il s'agit du gouvernement, les gens s’offusquent directement ». Aseem Trivedi ne s’avoue pas vaincu. Pour lui, le problème réside principalement dans le manque d’engagement de la population indienne : « ils ont la démocratie, la plus grande démocratie, mais ils ne sont pas assez ouverts d'esprit ou instruits. Il nous manque un peu de civilisation. Et pourtant, nous étions la première ».

 

lundi 2 avril 2012

Groundviews, une application Apple dédiée aux journalistes citoyens



Le journalisme s’adapte aux nouvelles technologies. A moins que ce ne soit les nouvelles technologies qui s’adaptent aux nouvelles pratiques journalistiques ? Le printemps arabe a démontré le pouvoir et l’impact que peuvent détenir les journalistes citoyens. Réseaux sociaux, blogs, téléphones mobiles, tous les outils sont bons pour délayer l’information. Au Sri Lanka, un site d’actualité nommé Groundviews s’est doté d’une application Apple destinée aux journalistes citoyens. Une petite révolution qui bouscule le journalisme Sri Lankais.  

600 utilisateurs et 60 000 commentaires. Groundviews est un des rares cybers espaces où la population Ski Lankaise peut discuter librement des enjeux et conflits nationaux dans un pays encore loin d’être démocratique. Fort de son succès, le site décide de lancer en 2011 la toute première application mobile Apple de journalisme citoyen au Sri Lanka. Disponible sur l'iPod Touch, l’iPad et l’iPhone, la plateforme Groundviews permet a chacun de consulter rapidement et n’importe où les informations relayées des quatre coins de l’île.  

Le Sri Lanka compte une population d'environ vingt millions de personnes d'origines, de religions, de langues et de coutumes différentes. En donnant la parole et la légitimité nécessaire aux citoyens Ski Lankais, Groundviews permet la représentativité de toutes les diasporas. La détermination de son fondateur et rédacteur en chef, Sanjana Hattotuwa, a permis au site de remporter un award du web journalisme citoyen. Une reconnaissance internationale pour Goundviews qui est désormais reconnu comme l’un des sites les plus critiques envers le gouvernement Sri Lankais.

Voici une vidéo dans laquelle on peu voir Sanjana Hattotuwa détailler les enjeux des nouvelles technologies pour le journalisme citoyen



L'application Groundviews est gratuite et permet à l’utilisateur d’envoyer une photo accompagnée de son récit directement par e-mail à la rédaction de Groundviews. Cette technique permet un accès à l’actualité en temps réel. L’application propose également des rubriques satiriques et une plateforme de curation. Sans compter un graphisme de haute résolution personnalisable par l’utilisateur.

Groundviews n’est pas le seul media à surfer sur la vague de l’application mobile pour cette nouvelle forme de journalisme. Il existe en effet une dizaine d'applications dans l’iTunes store qui proposent au citoyen lambda de jouer son rôle de reporter. Parmi les meilleures, on compte celles de Meporter, de CNN, d’Associated Press, et d’Al Jazeera. Quand certaines offrent simplement la possibilité de soumettre des conseils ou des idées d’articles, d’autres permettent d’envoyer des photos et des vidéos directement aux salles de rédaction. Un seul constat, le rôle du journaliste citoyen s’affirme de plus en plus et devrait occuper une place de plus en plus importante au sein des médias.

mardi 27 mars 2012

Le Foko Blog Club éduque les malgaches au journalisme citoyen


“It takes a village to raise an idea” est le slogan du  Foko Blog Club, un organisme qui forme des malgaches à devenir journalistes citoyens. Leur but ? Attirer l'attention du monde sur les problèmes que rencontre Madagascar en montrant aux résidents malgaches comment utiliser le web pour se connecter à la communauté mondiale.

Ce n’est pas parce que les trois quarts des habitants de la planète ont un téléphone mobile que tous l’utilisent à des fins journalistiques. Pourtant, nous sommes tous un peu des journalistes. Twitter et Facebook ont changé la donne, et permettent à quiconque de savoir ce qui se passe dans le monde à tout moment. En rapportant les faits dont ils sont témoins, les internautes touchent du doigt le concept du journalisme citoyen.

Dans certains pays, il existe carrément des cours pour devenir journaliste citoyen. C’est le cas sur l’île rouge, ou le Foko Blog Club propose d’éduquer les résidents malgaches à la pratique du blogging. Financé par Rising Voices, un organisme qui aide les communautés sous-représentées à faire entendre leurs voix, le Foko Blog Club forme les jeunes au partage de l’information sur Internet.

FOKO encourage les bloggeurs à échanger des idées et à s’exprimer sur leur perception des réalités de Madagascar. Des vrais journalistes sont là pour partager leur expérience et organisent même des concours pour récompenser le travail des jeunes. En leur fournissant des moyens de commutation expérimentés (connexion internet, podcast, appareil photo…), le Foko Blog Club espere que ces nouveaux bloggeurs auront la motivation de donner une nouvelle alternative au paysage médiatique malgache.

La naissance de cette blogosphère malgache a donné une visibilité sans précèdent à cette nation africaine de l’Océan Indien dont on ne parle que trop peu dans les medias internationaux. Sur Google Actualités, les articles de ces jeunes bloggeurs sont même souvent au premier plan. Grâce à eux, le monde peut désormais se faire une idée plus globale des enjeux de ce pays.    


lundi 19 mars 2012

TéléPlus : la première Web TV de l’île Maurice


Lexpress.mu a toujours été le premier site d’informations le plus visité de l’île Maurice. Mais ces dernières années, un petit nouveau a fait son apparition, et poursuit lentement son ascension. Le defimedia.info a lancé en janvier 2012 sa Web TV, TéléPlus. Une chaîne qui surfe sur la vague des faits divers et des scandales en tout genre, des sujets qu’affectionnent particulièrement les mauriciens.

Si tous les médias mauriciens sont présents sur la toile, TéléPlus est la première Web TV à Maurice. Après la presse écrite, la radio, et le site web, le Défi Media Group s’est lancé dans une nouvelle aventure, la webtélé. Un pari réussi, puisque cette innovation a boosté les visites du site, qui s’est classé le jeudi 22 mars à la première place des sites d’informations les plus visités de l’île, détronant ainsi lexpress.mu. Par ailleurs, la chaîne Youtube de TéléPlus a enregistré pas moins de 1 601 868 vues depuis sa création en janvier 2012.

TéléPlus propose des émissions politiques, économiques, magazines, ou sports. Mais son programme phase s’intitule « Archives Criminelles ». Celui-ci retrace les crimes et autres faits divers qui ont marqué l’île. Un produit qui a été taillé à la mesure des attentes des téléspectateurs, qui raffolent de ces sujets. Si le Défi Media Group a osé s’aventurer sur d’autres supports multimédia, c’est pour bousculer la manière qu’on les mauriciens de s’informer, et de les divertir en plus de les éduquer.

L’objectif était aussi de proposer une alternative à la diffusion propagandiste de la télévision nationale mauricienne, qui détient le monopole de l’information télévisuelle depuis trop longtemps. En tant que média privé, le Défi Media Group souhaite que la population mauricienne est davantage accès à l’information libre et indépendante. Disponibles en streaming et sur tous supports possédant une connexion Internet, cette Web TV constitue une véritable évolution dans la façon de regarder la télévision à Maurice.      

Cela relance la compétition entre les médias mauriciens. Les deux autres principaux quotidiens de l’île, l’Express et le Mauricien, assistent à l'avancée du Defimedia et commencent à réaliser qu’il est grand temps de rentrer dans l’ère de la télévision mobile.

Ci-dessous une vidéo faits divers...